La formation continue est un élément essentiel du travail fourni dans et par les STER. Mettre à jour ses connaissances et en assimiler de nouvelles, voilà une obligation qui incombe à chacun d’entre nous, en particulier eu égard aux changements et aux développements très rapides dans notre secteur d’activités. Les formations continues nous poussent à nous adapter aux nouveautés, elles nous montrent de nouvelles manières de faire.
Les BPR (Bonnes pratiques suisses de retraitement des dispositifs médicaux) exigent un plan annuel de formation pour tous les services de retraitement et recommandent 8 périodes de formation continue (interne ou externe) à 45 minutes (workshop, cours, participation à un congrès). Pour les responsables des services de retraitement, les BPR recommandent 15 périodes de formation.
Avec ses offres de formation continue, la SSSH contribue à cette exigence des BPR. Pourtant, il n’est pas toujours facile de concocter un programme susceptible de passionner l’ensemble des membres de la SSSH. Certains d’entre eux travaillent spécifiquement dans le retraitement, d’autres pour des fabricants ou pour l’industrie, d’aucuns réalisent des audits ou travaillent pour un organe de contrôle, etc. Leurs formations et leurs fonctions sont donc très disparates; ils portent des regards multiples et divers sur le retraitement des dispositifs médicaux… et pourtant, la formation continue doit parvenir à couvrir tout cet éventail d’attentes, de manière que tout un chacun trouve son compte lors de chaque manifestation.
Pour certaines formations continues, nous dépendons de la collaboration avec nos partenaires de l’industrie ; nous leur sommes très reconnaissants de leur soutien de sponsoring, qui nous permet d’organiser d’autres manifestations. Dans le même temps, nous souhaitons être et rester aussi impartiaux que possible et ne pas faire de publicité pour telle ou telle entreprise.
La cheville ouvrière des formations continues
Pour la Section alémanique, la bonne âme qui organise les formations continues s’appelle Besim Zumeri.
Besim est membre de la SSSH depuis 22 ans; il siège au Comité alémanique depuis 12 ans et dirige le secteur «Formation continue» depuis 2018. De l’idée à la réalisation d’une formation continue, le chemin est long et nécessite beaucoup de temps et de travail. Pourtant, à chaque fois, Besim – qui exerce cette activité à titre bénévole – s’engage avec une motivation et une bonne humeur hors pair. Il apprécie beaucoup le contact avec les membres et la collaboration avec le Comité, tout en saluant le travail de ses prédécesseurs. Son objectif? Répondre aux souhaits et aux besoins de tous les membres et couvrir un éventail aussi large que possible, toujours en sélectionnant des thèmes d’actualité ou des sujets dont l’importance se profile à l’horizon.
Certes, il arrive parfois qu’un chargé de cours exprime le souhait de présenter tel ou tel sujet. Mais en général, Besim fixe d’abord le sujet, sur la base soit des évaluations remises par les participants à la fin de chaque manifestation, soit du contact direct qu’il entretient avec les membres, qui lui communiquent leurs souhaits et leurs besoins. Une fois le thème défini, il cherche un lieu adéquat; et ce n’est que tout à la fin qu’il se met en quête du conférencier. Grâce à son réseau très étoffé, constitué au fil des années à la SSSH, la tâche est en principe assez aisée. Autant c’est un honneur pour Besim de frapper à la porte d’un conférencier, autant c’est en général un honneur pour le conférencier d’accepter la demande. Bref, c’est une situation «gagnant-gagnant»!
Manifestations de formation continue en 2022
Vous trouverez ci-après de brefs résumés des exposés. Les présentations sont partiellement disponibles sur le site Internet allemand de la SGSV-SSSH-SSSO, Onglet «Dokumentation».
Rétrospective jusqu’à fin août 2022
26 mars 2022: formation en ligne avec Norma Hermann, responsable STER, Hôpital de l’Ile, sur la version 2022 des Bonnes pratiques suisses de retraitement des dispositifs médicaux.
Norma Hermann présente la nouvelle mouture, complètement remaniée, des BPR, indiquant en particulier les mises à jour et les nouveaux chapitres. Les BPR visent à faciliter l’exploitation d’un système efficace de management de la qualité, la réalisation de la conformité du produit, la compréhension des exigences de la norme SN EN ISO 13485 ainsi que l’obtention du certificat en application de cette norme. Elles constituent également un document de référence pour les inspections effectuées par Swissmedic. Le chapitre 3 Système de management de la qualité a été considérablement étoffé et décrit désormais plus précisément la gestion des risques et sa réalisation. De nombreuses modifications ont été apportées aux chapitre 4 Responsabilité et chapitre 5 Ressources, tandis qu’au chapitre 7, les contrôles quotidiens et de routine, les contrôles des DMx, l’emballage, le transport, etc. sont désormais plus complets.
21 mai 2022, traditionnelle journée de formation continue, thème: «Le temps apporte les changements et nous les mettons en œuvre». Après deux ans de pause, les personnes intéressées ont enfin de nouveau pu se retrouver entre elles, cette fois à la Clinique Schulthess à Zurich.
Les participants ont été accueillis par Mario Rocha Sampaio, Président de la Section alémanique de la SSSH, puis Mme Bürgi-Hawel, Vice-directrice de la Clinique Schulthess, leur présenta son établissement. Les participants se sont ensuite livrés à un «World Café»: répartis dans deux salles, ils ont répondu à deux questions différentes, notant leurs idées et leurs souhaits sur des flipcharts. Voici à quoi cela ressemblait:
Alexander Mainda, Responsable plateforme BOP: L’évolution du retraitement, sous l’angle d’un manager BOP
A l’exemple de Stadtspital de Zurich, qui compte trois sites et deux STER, Alexander Mainda retrace l’évolution du retraitement des dispositifs médicaux, sous cinq aspects différents: formel / juridique, technique, organisationnel, personnel et entrepreneurial. Comment maîtriser la qualité et les coûts? Quels sont les critères de succès déterminants, sachant qu’il faut tenir compte à la fois de facteurs «mous» et de facteurs «durs».
S’agissant des facteurs «durs»:
- numérisation et infrastructure moderne et axée sur les processus;
- personnalisation numérique et qualitative adéquate;
- définition (réaliste et mesurable) des objectifs et leur mesure;
- forme organisationnelle dotée de sens;
- éviter tout gaspillage (matériel, ressources humaines, temps, infrastructure).
Parmi les facteurs «mous»:
- stratégie axée sur les valeurs culturelles;
- conception commune de la conduite;
- culture organisationnelle basée sur l’appréciation mutuelle;
- éviter tout gaspillage (émotions, passion, temps pour des futilités).
Markus Auly, Belimed: E-learning dans les stérilisations centrales
Markus Auly nous donne un aperçu des applications actuellement disponibles permettant l’apprentissage en ligne dans les services de stérilisation. Il évoque également les avantages et les inconvénients de ces systèmes par rapport aux formes d’apprentissage traditionnelles. Ensuite, nous participons à un sondage en direct: au moyen d’un code QR, nous connectons nos téléphones portables à l’écran dans la salle, et sommes invités à partager nos idées sur diverses questions, p. ex. où souhaiterions/pourrions-nous utiliser l’e-learning dans notre unité de retraitement?
L’apprentissage en ligne dans une STER est en effet judicieux et peut être utilisé dans de nombreuses situations différentes, telles que:
- informations générales («que faire en cas d’incendie?», sécurité informatique, etc.),
- familiarisation des nouveaux collaborateurs dans le service,
- Théorie Savoir Compétences techniques (blended learning, ou dispositif hybride de formation),
- mise à niveau des connaissances,
- formation continue et congrès,
- initiation aux DMx (appareils, instruments),
- résolution de problèmes sur des appareils.
Mais voilà qu’en pleine présentation, la technique nous lâche. Mario Rocha Sampaio organise au pied levé l’équipement nécessaire pour pouvoir continuer et nous déménageons dans une salle plus intimiste, ce qui ne nuit en rien au contenu de la présentation.
Après le déjeuner, Tiziano Balmelli, de l’EOC Biasca, nous parle du Guide suisse pour le transport des dispositifs médicaux réutilisables souillés et retraités pour les centrales de stérilisation.
De plus en plus souvent, les stérilisations centrales ne se situent plus dans le bâtiment du BOP, voire dans l’hôpital lui-même. Il est donc indispensable de transporter les DMx selon un processus validé.
Le Guide a pour vocation de fournir les éléments essentiels aux structures qui retraitent des DMx réutilisables afin de respecter l’état de la science et de la technique dans ce domaine et ainsi d’effectuer de façon sécuritaire le transport des DMx.
Il couvre les aspects du transport en interne (exigences faites aux chariots de transport, arrimage du matériel transporté, verrouillage, marquage, etc.) et du transport en externe (exigences faites aux véhicules, zones de stockage intermédiaires et rampes protégées, planification du transport, chauffeurs formés, etc.).
L’audit ISO 13485 dans une STER, sous l’angle de l’organisme de certification, par Suzane Bosanac, QS Zürich AG.
Dans sa présentation, Suzane Bosanac nous explique ce à quoi elle veille lorsqu’elle réalise un audit. Ses principales méthodes sont l’interview, l’inspection et l’observation. Si l’auditrice exige des preuves et des justificatifs, elle procède également à des contrôles aléatoires afin de déterminer si les processus décrits correspondent bien au travail effectué. Durant l’audit, elle n’a cependant pas le droit de remettre en question le travail proprement dit. La sécurité des patients est, pour elle aussi, une priorité absolue. Lorsqu’elle pose des questions, elle attend des réponses claires; ses observations peuvent être positives ou négatives; elle note les améliorations qui devront être apportées. Elle doit tout à la fois respecter le timing et les check-lists, faire preuve de compétences techniques et de compétences sociales. Et elle doit s’adapter du fait que les STER la craignent parfois!
Holger Stiegler, Medtechnic: Questionnement critique des méthodes de validation des appareils de retraitement pour endoscopes flexibles «LDE».
Lors de cette journée de formation, nous avons entendu la 1re partie de la trilogie de Holger Stiegler : Introduction. Questionnement critique des méthodes.
La 2e partie, intitulée Sensations / Retraitement «nouveaux procédés», sera présentée au Congrès de Bienne. La 3e partie «Evaluation des risques / processus complet» sera agendée lors d’une mise à niveau à Aarau.
Holger Stiegler se demande si tout cela a un sens: les endoscopes flexibles et les normes sont-ils adaptés les uns aux autres? Ou l’état actuel de la science et de la technique requis dans la norme ISO 15883-4 de mai 2018 (norme stipulant les exigences minimales pour les LDE) a-t-il un temps de retard sur les techniques les plus récentes des dispositifs? Pour formuler la question différemment: comment utiliser les anciens modèles de LDE datant d’avant 2018, qui ne satisfont plus à l’état de la technique et qui ne sont plus validables?
Parmi les nombreux problèmes rencontrés lors de la validation, mentionnons les diamètres minuscules des canaux endoscopiques, les dispositifs d’épreuve de procédé normés qui ne correspondent pas à la réalité ni à l’état de la technique des LDE, le nettoyage extérieur à l’embout distal, les temps de nettoyage et de désinfection.
Des BPR sur le retraitement des endoscopes flexibles sont en cours de préparation (01.2023).
Matthias Buhmann, Borer Chemie AG: Exigences minimales vs nettoyage «optimal» lors du retraitement de vases: avec de l’eau, c’est bien ; avec un détergent, c’est mieux!
Concernant le retraitement des vases, il est nécessaire d’harmoniser et de clarifier les règles.
Les vases se déclinent en différentes matières (en général plastique ou acier), mais ils peuvent aussi être à usage unique. Parfois ils sont marqués comme DM, parfois déclarés comme accessoires de soins. Le nettoyage et la désinfection thermique varient grandement: les vases ne sont pas toujours nettoyés mécaniquement, avec un détergent alcalin.
Dans la pratique, on ne tient souvent pas compte de la nature des souillures (qui peuvent p. ex. être grasses, en raison de l’utilisation de pommade au zinc), ou du fait que la peau des patients peut présenter des modifications pathologiques.
Matthias Buhmann tire les conclusions suivantes:
- l’utilisation d’un détergent alcalin permet d’éliminer suffisamment les spores de C. difficile;
- en présence de souillures grasses, il faut parfois augmenter la température et le dosage;
- l’emploi d’un détergent, qui permet un nettoyage plus efficace, contribue à réduire la consommation d’eau;
- nécessité de standardiser les souillures tests grasses et glucidiques.
Les Journées nationales suisses sur la Stérilisation, qui se sont déroulées les 22 et 23 juin au Palais des Congrès de Bienne, ont été organisées par le Comité central. Les présentations des conférences sont disponibles sur notre site Internet. Un rapport détaillé sur le congrès a également été publié dans l’édition n° 4 de Zentralsterilisation. Il pourrait y avoir une indication de n° de page avec la présentation de Tiziano Balmelli
Perspective: septembre à décembre 2022
Un workshop avec Peter Reich a été organisé l’après-midi du 15 septembre chez B.Braun à Sempach sur les moteurs.
Une délégation de membres de la SSSH a participé au Congrès DGSV les 3 et 4 octobre à Fulda.
En novembre, une formation continue sera consacrée à la «gestion des risques».
Et pour 2023, de nombreux sujets intéressants sont déjà dans le pipeline.